jeudi 23 avril 2009

Un poète dans l'association: André Durussel publie "La maison invisible", Samizdat, 2009.

Photographie de couverture: Marie-Claire Durussel

(Cliquer sur les images pour les agrandir)
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Un peu comme Yves Bonnefoy dans Les Planches courbes à la recherche de "la maison natale", André Durussel nous propose un voyage dans sa mémoire, vers des lieux, des moments, des rencontres... Nous reconnaissons parfois des noms, des mots, des silhouettes : C. F. Ramuz, Berthe ("la petite soeur"), Maurice Chappaz, Georges Borgeaud... Chacun recevant, grâce à la poésie, sa petite part d'"éternité"!

mardi 21 avril 2009

"C. F. Ramuz 7: Ramuz et la forme brève", La Revue des Lettres modernes, Minard, 2003.


Textes réunis par JEAN-LOUIS PIERRE
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TABLE
(ACTES DU COLLOQUE DE TOURS, 1998)

I. APPROCHES DU GENRE:
1. Nouvelle-instant vs Nouvelle-histoire, par René Godenne.
2. Le Long et le court, les parties et l'ensemble dans l'oeuvre de Ramuz, par David L. Parris.
3. Aujourd'hui et les textes fragmentaires, par Doris Jakubec.
4. Lectures de Histoires: nouvelles, contes ou poèmes en prose?, par Thanh-Vân Ton-That.
II. DU POETIQUE A LA POESIE:
5. La Signification de la forme brève dans Petits Poèmes en prose et Le Petit Village, par Bernard Bajon.
6. Poésie et sensations dans Pays de Vaud de Ramuz, par Joseph-Marc Bailbé.
7. La Nouvelle comme poème en prose, et comment la traduire, par James Frank.
8. Le Cirque ou l'angoisse du traducteur, par Hélène Sousa.
9. Histoire de la rédaction de Terre du ciel, par Alain Rochat.
10. "Nedda" et Aline, humiliation et révolte chez Verga et Ramuz, par Angela Calaprice.
III. REFLEXIONS BREVES: DU DIARISTE AU MORALISTE:
11. L'Anti-Amiel - sur le Journal de Ramuz, par Thomas Clerc.
12. Les Pensées dans le Journal, par Erika Nagy-Schmelzer.
13. Remarques sur Remarques, par Gérard Poulouin.
IV. VUES D'ENSEMBLES ET GROS PLANS:
14. Regard et point de vue dans les nouvelles de Ramuz, essai d'optique ramuzienne, par Christian Morzewski.
15. Les Servants et autres nouvelles, le thème et la forme, par Philippe Renaud.
16. "Les Servants" ou l'histoire de la rencontre - la peur des autres existe toujours, par Yasuko Shoda-Fujizane.
17. Sur "Désordre dans le coeur", par Catherine Verdonnet.
18. "Irène" ou le dernier passage du poète, par Jean-Louis Pierre.




"C. F. Ramuz 6: au carrefour des cultures et des esthétiques", La Revue des Lettres modernes, Minard,1998.


Textes réunis par JEAN-LOUIS PIERRE
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TABLE
(ACTES DU COLLOQUE DE ZURICH)

Avant-propos, par Jean-Louis Pierre.
Une modernité archaïque?, par Lucien Dällenbach.
I. INFLUENCES OU CONVERGENCES?
1. Ramuz et Nietzsche, par Gérald Froidevaux.
2. Les Grands Moments du XIXe siècle français, par Luzius Keller.
3. Echos baudelairiens dans Le Garçon savoyard, par Martin Rizek.
4. Ramuz et Ferdinand Hodler: un rendez-vous manqué?, par Catherine Dubuis.
II. TAILLE DE RAMUZ:
1. Ramuz et le régionalisme, par Daniel Maggetti.
2. Ramuz et le Sud, par Christophe Calame.
3. La Grandeur chez Ramuz: une "notion passerelle", par Jean-Marie Roulin.
4. L'Exemple de Cézanne ou la matière d'art transposée dans l'universel, par Donat Rütimann.
III. QUESTIONS DE STYLE:
1. "Auralité" et mise en scène de l'écriture (Ramuz et Pinget), par Adrien Pasquali.
2. Quelques problèmes dans la traduction en anglais de Ramuz, par James Frank.
3. Les Enjeux sociaux du style: la réception de Ramuz en France et la question du style oralisé (1918-1932), par Jérôme Meizoz.
IV. LA RECEPTION DE RAMUZ:
1. La Réception des romans de Ramuz et la tradition littéraire romande dans le premier quart du XXe siècle à travers la Bibliothèque universelle et Revue suisse, par Gilles Revaz.
2. Ramuz à travers la critique tchèque, par Zdenek Hrbata.
3. Un visage familier: Ramuz en Hongrie, par Miklos Magyar.
4. A propos de Ramuz: la littérature populiste en Hongrie, par Eva Martonyi.
5. La Réception de l'oeuvre de Ramuz en Roumanie, par Gheorge Lascu.
6. Ramuz dans les manuels scolaires français (niveau collège, 1948-1993), par Jean-Louis Pierre.

"C. F. Ramuz 5: mythologies ramuziennes", La Revue des Lettres modernes, Minard, 1993.





Textes réunis par JEAN-LOUIS PIERRE

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TABLE




(ACTES DU COLLOQUE DE LAUSANNE 1990)

I. DE QUELQUES MYTHES:
1. Jung et Ramuz, par Lucienne Walch.
2. Une Beauté moderne sur une terre ancienne - mythologie de la femme chez Ramuz, par Philippe Amen.
3. Des signes aux choses, par David L. Parris.
4. Ramuz et le mythe de l'initiation, par Jean-Louis Pierre.
5. Le Mythe de l'Âge d'or, par Gérard Poulouin.
II. DES CIRCONSTANCES A DERBORENCE:
1. La Vie des circonstances, par Jean-Michel Pianca.
2. Parousie et cinéma: le heurt de deux mythes dans L'Amour du monde, par Catherine Dubuis.
3. Mythologie de l'amour dans L'Amour du monde, par Jean Winiger.
4. Mythologie du son dans Derborence, par Nathalie Sichler.
III. L'ECRITURE MYTHIQUE:
1. Aphorisme et mythe chez Ramuz, par Michael Parkinson.
2. Unité et analogie, par Marie-Béatrice Ulmer.
3. Mythe, légende et roman - romanesque ramuzien et mythe littéraire, par Adrien Pasquali.
IV. TABLE RONDE:
*Reconnaissance, par Jacques Chessex.
*Dépaysé, repaysé: quelques notes à propos de Ramuz, par François Debluë.
*Passages d'air sur mes trois visites à C. F. Ramuz, par Edmond Humeau.
*Ramuz sans moi, par Jean Pache.
*De l'influence de Ramuz, par Amélie Plume.

lundi 20 avril 2009

"C. F. Ramuz 4 : colloque de Tours, 1987", La Revue des Lettres Modernes, Minard, 1990.



Textes réunis par JEAN-LOUIS PIERRE
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TABLE
(ACTES DU COLLOQUE DE TOURS)

I. HISTOIRE:
1. C. F. Ramuz et le nouveau roman des années Vingt, par Michel Raimond.
2. Ramuz face aux idéologies de son temps, par Gérard Poulouin.
3. Ramuz et l'Histoire, par Roger Francillon.
II. PARENTES:
1. Poulaille, champion de Ramuz, par Luc Decaunes.
2. Henri Pourrat, lecteur de Ramuz, par Claude Dalet.
3. C. F. Ramuz et Ernst Wiechert: une parenté spirituelle, par Francis Olivier.
4. Enracinement de Ramuz dans le tradition chrétienne européenne, par Dom Claude Jean-Nesmy.
III. DES OEUVRES:
1. L'Amour du monde, roman du cinéma, cinéma romanesque, par Philippe Renaud.
2. Pour une relecture d'Adam et Eve. C. F. Ramuz et une esthétique de la réparation - hypothèse, par Adrien Pasquali.
3. Images de l'artiste dans Souvenirs sur Igor Strawinsky, par Joseph-Marc Bailbé.
4. Les deux débuts de Farinet, par Françoise Fornerod.
5. Présence et absence dans Terre du ciel, par Suzanne Mühlemann.
IV. VUES D'ENSEMBLE:
1. Eléments pour une poétique de la nouvelle chez C. F. Ramuz, par Gérald Froidevaux.
2. C. F. Ramuz, l'écrivain et la collectivité, par David L. Parris.
3. La géométrie de la désorientation chez Ramuz, par Michel Parkinson.
4. Musicalité textuelle chez Ramuz, par Nathalie Wolf.

"C. F. Ramuz 3 : d'une histoire à l'Histoire", La Revue des Lettres Modernes, Minard,1987.

Textes réunis par JEAN-LOUIS PIERRE
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TABLE
I. ETUDES:
1. Ramuz et Le Petit Village, par Doris Jakubec.
2. C. F. Ramuz: l'impossible révolte contre le père, par Roger Francillon.
3. Non point centriste, mais central : notes sur C. F. Ramuz et la politique, par Francis Olivier.
4. Guerres et Grande Guerre dans Les Signes parmi nous, par Jean-Louis Pierre.
II. DOCUMENTS:
Illustrations de Francis Piquot pour Le Cirque.
III. NOTES:
1. Ecriture et magie théâtrale, par Catherine Verdonnet.
2. L'Oeuvre de Ramuz sur les écrans - notes sur quelques adaptations récentes, par Rémy Python.
IV. DOSSIER:
A propos de C. F. Ramuz et la sainteté de la terre. (Lettres de Ramuz et de Béguin - "note" de Bernard Voyenne).

"C. F. RAMUZ 2 : autres éclairages", La Revue des Lettres Modernes, Minard, 1984

Textes réunis par JEAN-LOUIS PIERRE
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TABLE

I. ETUDES:
1. L'objectivation stylistique de Ramuz à travers trois étapes de son art romanesque, par Nathalie Sichler-Wolf.
2. L'Intime et ses demeures chez Claudel et Ramuz, par René Bourgeois.
3. Présence du soleil dans l'espace ramuzien, par Henri-Dominique Paratte.
4. Signe diabolique et diabolie du signe: une lecture du Règne de l'Esprit malin, par Gérald Froidevaux.
5. Le Cinéma dans l'oeuvre de Ramuz - l'oeuvre de Ramuz sur les écrans, par Rémy Python.
II. TEMOIGNAGES:
[de Gérard Guégan et de Robert Pinget]
III. NOTE:
Nombres, dates et guerre d'Espagne dans Si le soleil ne revenait pas, par Jean-Louis Pierre.
IV. SITUATION:
Introduction de C. F. Ramuz au Japon, par Hirokuni Kabuto.
V. DOCUMENTS:
Six dessins inédits de Samivel pour La Grande Peur dans la montagne.
Six pages manuscrites de Posés les uns à côté des autres.
Affiche pour la représentation de l'Histoire du soldat [Caen, 1980].

dimanche 19 avril 2009

"C. F. RAMUZ 1 : études ramuziennes", La Revue des Lettres Modernes, Minard, 1982

Textes réunis par JEAN-LOUIS PIERRE
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TABLE
présentation, par Jean-Louis Pierre.
I. ETUDES:
1. Eléments pour une symbolique de la montagne chez Giono et Ramuz, par René Bourgeois.
2. Autour de Joie dans le ciel ou l'histoire d'un rêve obsédant, par Michel Dentan.
3 L'Accueil de Ramuz en France (1921-1926), par Gabriel Boillat.
4. Techniques narratives et usages du cinéma chez C. F. Ramuz, par Henri-Dominique Paratte.
5. Ramuz et les trois servitudes du verbe, par David L-Parris.
6. Passages et messages - introduction à la topographie ramuzienne, par Philippe Renaud.
II. TEMOIGNAGES:
(Igor Markevitch - C. F. Ramuz).
Extraits de Être et avoir été d'Igor Markevitch.
III. INEDITS ET BROUILONS:
Correspondance C. F. Ramuz - A. Béguin (complément).
(A. Béguin et C. F. Ramuz, par Gérard Buchet).
Deux brouillons inédits:
- Le Suisse à Paris (18 janvier 1910).
- Salutation au lac (14-15 juillet 1913).
La Taille de l'homme.

vendredi 17 avril 2009

C. F. RAMUZ, "Vues sur le Valais", préface de Maurice Zermatten

Carte des cantons suisses, d'après Wikipédia,
à l'intention des lecteurs français non savoyards...





Le peintre Albert Muret (auteur de cette affiche, cf. Bulletin 15-16) est de ceux qui ont initié C. F. Ramuz au Valais, en 1907, lorsque l'écrivain rédigeait Le Village dans la montagne. Trente-cinq ans plus tard, ce Valais a bien changé...



L'auteur commence la rédaction de ce livre en mars 1943 et le publie en novembre (avec 70 photographies) - en même temps que Pays de Vaud (avec 81 photographies).



VUES SUR LE VALAIS,

préface de Maurice Zermatten,

éd. Les Amis de Ramuz, 1994.

Dernières lignes de la préface:
"Vues sur le Valais. On sent que, par moments, le coeur du poète s'emplit de colère. L'auteur du Village dans la montagne revient sur ses pas. Ce Valais qu'il a aimé, qu'il aime encore, il le ressuscite dans son souvenir. Il l'évoque tel qu'il l'a connu. C'est une façon de l'arracher aux grincements des pelles mécaniques.
Pages attendries, haltes bienfaisantes, retours mélancoliques au temps que l'on ne verra plus jamais.
Nous allons de la pensée qui juge à la douceur qui regrette. Des dimanches pleins de cloches aux maladies de l'argent. Là-haut, l'immense chantier élabore une civilisation destructrice de valeurs irremplaçables."

Maurice Zermatten


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Quelques extraits du texte:

[Plusieurs climats]

"Ils ont ici un privilège; c'est qu'ils participent à plusieurs climats. L'hiver règne encore sur les hauteurs que tout est fleuri dans la plaine. On passe ici en quelques heures de marche des régions où prospère la vigne à celles qui rappellent par leur désolation et leur dénuement les déserts voisins du pôle. [...] Ailleurs les climats sont juxtaposés, ici ils sont superposés comme les cultures elles-mêmes, parce que les cultures en dépendent." (pp. 34-35).

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[Les cols, le fleuve... la mer...]

"[...] ils ne sont pas nombreux, il n'y en a guère qu'un qui ait été très anciennement fréquenté, malgré son altitude, c'est le Grand-Saint-Bernard. [...] Lieu illustre, lieu militairement illustre et lieu religieusement illustre, car autrefois, du temps de la Rome antique, un temple à Jupiter s'y dressait et il n'a été abattu que pour être presque aussitôt remplacé par un monastère [...]. Plus tard c'est la cour de Savoie qui se rend de Chillon ou de Ripaille à Turin [...] Enfin, c'est Bonaparte, ses canons logés dans des troncs d'arbres fendus en longueur et évidés [...].

Mais il n'y a pas que les cols, encore une fois: il y a la fleuve et il y a qu'il descend à la mer. Et il y a que cette mer est la Méditerranée, et que la Méditerranée, ce n'est pas seulement Rome, mais l'Egypte, la Grèce, la Palestine; toutes les grandes civilisations tour à tour agissantes, tour à tour répandues, toutes voiles déployées, sur cette vaste mer qui n'offre pas d'obstacle, et s'y heurtant parfois, se substituant l'une à l'autre, mais s'enrichissant l'une l'autre, jusqu'à ce qu'enfin, du côté de l'orient, une croyance particulière fût née, qui a été leur fille à la fois et leur rivale, mais une rivale heureuse." (pp. 40-41).

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[Saint-Maurice]

" Là est le lieu des martyrs de la légion thébaine et de son capitaine, Saint Maurice. Saint Maurice qui est devenu le patron du Valais [...]. Et les missionnaire surviennent, venus eux aussi de très loin [...] et une communauté se forme dans cette gorge; elle dure encore aujourd'hui. 300-1900, seize cents ans: permanence, permanence d'une foi. Et cette permanence et une catholicité s'affirment encore dans le trésor accumulé au cours des siècles et que l'obligeance des Pères tire vonlontiers de son coffre à l'intention des visiteurs [...] tant d'autres oeuvres d'art encore, qui elles aussi viennent de très loin et qui marquent l'alliance des civilisations disparues avec celle qui a pris leur place.

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Les misionnaires sont venus, la bonne parole est prêchée; c'est ainsi que ce petit pays fermé se met à participer à l'universel." (pp. 41-43).





C. F. RAMUZ, "Chant de notre Rhône", postface de Claude Louis-Combet



Chant de notre Rhône,

postface de Claude Louis-Combet,

éd. Les Amis de Ramuz,

2005



Eau du Léman, "jour de bise qu'elle est toute noire, toute noire et tachée de blanc à cause des moutons qu'il y a[...]; alors, le rivage d'ici est silencieux, les vagues sont pour les Savoyards." (op. cit., p. 28). Photo prise sur la rive savoyarde...

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Paru en 1920, ce livre a été réédité en 1925, 1928, 1929 sous le titre Chant des pays du Rhône, mais Ramuz est revenu au titre primitif pour les Oeuvres complètes de 1941. Nous avons publié certaines des illustrations d'Albert Gaeng pour ce texte, dans le Bulletin 29 (pp.99-103).
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Livre capital pour comprendre Ramuz, sa vision poétique des lieux aimés, mais aussi sa vision du monde, de l'espace et du temps.

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Voici quelques extraits:

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[Le berceau]

"Je regarde tout le temps le Rhône.
Ici à présent est son berceau, avec ses rives en bordure.
La savoyarde, la vaudoise.
Je regarde bouger le berceau entre les deux rives rejointes du bout qui donnent au berceau sa forme, et inégalement elles sont mises en vis-à-vis.
L'ouvrage n'est pas tellement régulier qu'il ennuie, le bon ouvrier n'ennuie pas, le bon ouvrier ne fait pas trop égal, le bon ouvrier s'amuse à des différences." (p. 15).
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[Une petite mer]
"Le lac monte devant vous comme la pente d'un pâturage, les perspectives des murs basculent, cette barque à voile est en haut d'un toit, cet autre toit pend dans rien du tout.
Ici est notre Méditerranée à nous; ici est une petite mer intérieure avant la grande.
[...]
L'immense ciel, qui se creuse au-dessus de vous, il se creuse aussi au-dessous de vous. C'est comme un grand oeil qui regarde et dans quoi aussi on regarde, et on cherche dedans un regard en réponse au sien sans point en trouver dans sa profondeur." (pp. 21-22).
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[Le Père]
"[...] C'est la langue d'oc, ce sont les hommes de chez nous, Valaisans, Savoyards, Vaudois; et, cherchant à connaître enfin la cause de ces ressemblances, je vois l'eau, je trouve de l'eau, je trouve le Rhône et le lac; je vois les espaces du lac être pères de tout le reste [...].
D'autres disent Vater Rhein, pourquoi pas nous aussi? dans notre langue à nous, par vénération et pour remercier, et affirmer une filiation et en même temps une différence, parce que cet autre fleuve pousse vers le nord une eau verte, et celui dont il est question, c'est vers le midi une eau blanche ou bleue, et vers un plus grand bleu encore qui l'attend."(p. 24).

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[Crainte et certitude]
"Ce lac peut-être ne sera bientôt plus pour d'autres qu'une espèce de grand réservoir de forces dont le cubage aura été jaugé, et le volume en sera maintenu par un jeu de vannes: empêchera-t-on pourtant qu'il ne projette vers où il faut la lumière qu'il faut et la chaleur qu'il faut?
[...]
Ils vont changer autour de nous jusqu'aux notions d'espace et aux notions de temps; qu'importe si vit toujours ce coeur qui fait de tout sa nourriture? " (pp. 41-42).
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Enfin le dernier paragraphe:
[Hymne à l'amour]

"Rien ne naît que d'amour, et rien ne se fait que d'amour; seulement il faut tâcher de connaître les différents étages de l'amour." (p. 43).



C. F. RAMUZ,"LE GRAND PRINTEMPS", préface de Francis Olivier






Le Grand Printemps,

préface de F. Olivier, éd. Les Amis de Ramuz, 1997.

La 4e de couverture donne le jugement d'Albert Muret, extrait d'une lettre à Ramuz

(7 juin 1917)


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La préface de F. Olivier donne signale l'importance de ce livre complexe, paru en 1917 dans le quatrième des Cahiers Vaudois, mais dont la date du manuscrit est capitale: "fin mars-14 avril 1917". Cette date permet d'éviter des commentaires erronés sur la pages que Ramuz consacre à la Russie, et qui ont, cependant, un caractère visionnaire.

Les trois thèmes principaux qui s'entrelacent dans cet ouvrage sont:


*le retour au pays natal [1914],

*les échos de la Guerre,
*les événements du début 1917 en Russie...

Pour illustrer la variété des tons et des thèmes abordés nous proposons les extraits suivants:

[Le retour en Suisse]

"On "rentrait", et, pourquoi est-ce qu'on rentrait, c'est ce qui n'est pas facile à dire, parce qu'en même temps qu'on changeait de vie, le monde tout entier en changeait. En même temps qu'on faisait virer de bord sa petite barque, la rive elle-même virait. il n'y a plus eu de points de repère." (p. 22).

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[L'homme, l'artiste, le plaisir]

"L'artiste (le poète) est partout. je crois que le paysan qui aime une vache parce qu'elle est belle est un artiste.[...] On commence à voir que tout le monde est avant tout artiste et ne vit que par là. Jusqu'à l'amateur de vin ou de cuisine, savourant, dégustant, et puis faisant claquer sa langue:[...] il y a un contact direct entre lui et les choses. Je cherche la raison profonde de ce que je fais;[...] cette raison est dans le plaisir que je trouve à faire et la raison de ce plaisir est que ce plaisir n'est pas à moi seul. la force de l'art est de ralliement. [...] là où est le plaisir il n'y a pas seulement consentement, il y a élan, don de soi, oubli de soi, appel à autrui, rapprochement, salutation."[...]

Seulement, est-ce qu'on a le droit de parler de plaisir à cette heure?" (pp. 41-43).

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[Empathie pour les souffrances de la guerre]

"J'ai pour ma part, je crois, vraiment "participé", participé tant que j'ai pu, au-delà même de mes forces, mais ce flot montait, montait malgré moi. J'estends que j'ai été étouffé par lui, et on ne respire plus qu'avec peine. [...] Matériellement, j'ai vu, j'ai senti. J'entends que je suis entré en chair dans l'horreur au-delà du possible. J'ai connu vraiment tous les monstres. Ce ne sont pas seulement des maisons à quelque quatre ou cinq cent kilomètres de la mienne qui brûlaient, mais la mienne. Pas seulement ces enfants inconnus qui mouraient, mais le mien." (p. 44).

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[La vraie force du peuple]

"C'est tout au fond de lui [le peuple] que ça se passe, là où il n'est plus conscient. Il a le droit, lui, et lui seul, de paraître indifférent, parce que sa vraie force, à cette heure, est une force de germination.
On vient de le voir avec la Russie, et cet autre innombrable peuple de là-bas." (pp. 55-56).

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["Peuple de Russie..."]

"Peuple de Russie, peuple enfant, et si touchant déjà d'avoir su l'être sans te plaindre bien plus longtemps sans doute que tu n'aurais voulu: voici que ce temps est fini, mais j'aime quand même ce temps et je tiens à le dire. J'ai aimé ton passé et je l'aime toujours. C'est même bien à cause de lui et à travers lui que je t'ai aimé. Seras-tu si près de moi, plus tard, quand, après n'avoir su que chanter et danser, tu ne sauras plus chanter, ni danser, quand, après avoir su si bien prier, tu ne sauras même plus prier? Quand, après n'avoir su t'exprimer que partiellement mais avec tant de puissance, tu voudras t'exprimer tout entier, - et que tu ne le pourras plus, ou mal. [...] Tu seras enregistré, enrégimenté, "collectivisé", "syndicalisé": je ne t'en dis pas moins: "Mets-toi debout, et marche!" Ils te tenaient sous les bras pour que tu ne leur échappes pas: tu leur as échappé. Sans doute que tu vas tomber bien des fois: tombe. Tombe et relève-toi et tombe de nouveau, mais, si un jour tu réussis à te tenir sur tes pieds quand même, tu ne le devras à personne qu'à toi. Tu ne renverseras pas seulement, je sais bien, les barrières qui te gênent, mais celles qui pourraient t'être utiles; tu ne casseras pas seulement ce que tu juges vils, mais ce qui est précieux; [...] peu importe: si tu es fort, tu reconstruiras; et, si tu es faible, dès à présent tu es mort, et tu resteras mort à toi-même jusqu'à ce que d'autres viennent, ou que d'autres naissent de toi, qui eux, reconstruiront - et, de nouveau, tout sera bien." (pp.63-64).


- ECRIT EN MARS-AVRIL 1917! -

mardi 14 avril 2009

BONNEVILLE (74) : 11ème Salon des Ecrivains, "Avec les écrivains savoyards", le 26 avril 2009



Stéphane Rochette y sera présent pour signer son livre:
Ramuz chez Rey-Millet







Même si la foule n'est pas aussi dense que celle prévue par Sempé pour le Salon du Livre à Paris (cf. couverture de Télérama, n° 3086), nous publions la photo de S. Rochette (tirée du Bulletin 27-28 ) pour aider les visiteurs à repérer son stand...





DIMANCHE 26 AVRIL
A BONNEVILLE (74)
de 10 h à 19 h
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N. B:

Il proposera aussi trois livres de Ramuz publiés par notre association:


Vues sur le Valais
Farinet

Paris, Notes d'un Vaudois

BON VOYAGE ET BONNES LECTURES A TOUS...


























































































Nouveau petit hommage à la BD de COSEY: "A la recherche de Peter Pan"


Comme nous l'avons indiqué dans notre message du 20 mars dernier, à propos du Bulletin 8 de 1988, il existe une BD de Cosey, intitilée
A la recherche de Peter Pan
qui fait référence à l'oeuvre de Ramuz, et en particulier au personnage de Farinet.
Un des membres de l'association, M. François Teissier, nous a fourni des indications plus précises sur les deux volumes.
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Tome I (scénario, dessin et couleur de Cosey, publié en 1984 chez Le Lombard, collection "Histoires et Légendes"):
Suisse, peu avant 1930... Melvin Z. Woodworth, jeune écrivain britannique, vient chercher l'inspiration pour son troisième roman dans les Alpes valaisannes, au village d'Ardolaz. Son séjour lui permet aussi de rendre hommage à son demi-frère, Dragan Z. Zmadjevic, compositeur de musique décédé dix ans plus tôt, sans qui il n'aurait pu faire ses études et devenir romancier. Entre la vie villageoise, les promenades en montagne, la lecture de Peter Pan de James M. Barrie et l'écriture, la vie semble calme, et pourtant... Des gendarmes quadrillent sans relâche le secteur pour retrouver Baptistin, un faux-monnayeur se cachant dans la région. Baptistin, dont il fait la connaissance dans de drôles de circonstances, a bien connu son frère, et le révèle à Melvin sous un jour nouveau... De plus, la montagne, si accueillante au départ, semble maintenant se réveiller et le glacier qui surplombe Ardolaz, tel une épée de Damoclès, risque de céder à chaque instant. Le village doit être évacué, mais Melvin décide de rester...
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Tome II (scénario avec la participation amicale de François Mattille, dessin et couleur de Cosey, publié en 1985, Le Lombard, "Histoires et Légendes):
...Rester dans le village déserté, car trop de questions sans réponses hantent ses pensées... Qui est la mystérieuse personne qui joue les compositions de son frère au Grand Hôtel? Qui est cette charmante baigneuse qu'il a aperçue lors d'une randonnée? Où se cache Baptistin? La menace du glacier devient de plus en plus pesante, et les gendarmes sont toujours à l'affût. La tension monte. Parviendra-t-il à trouver ses réponses et à fuir avant que la montagne n'ensevelisse le village?
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Pour les amateurs, signalons que cette bande dessinée a été recemment rééditée, en deux volumes, et aussi dans une version intégrale.
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Comme l'analyse G. Poulouin dans son étude parue dans le Bulletin 8, pp.19-34, la référence à C. F. Ramuz ( pour son roman Farinet) et à A. Donnet (pour La Véritable Histoire de Joseph-Samuel Farinet, faux monnayeur) est explicite dans la BD grâce à une note. Le nom de Ramuz est également cité dans les lectures du personnage: ce qui justifie que le lecteur reconnaisse facilement d'autres événements ou situations ramuziens...

lundi 13 avril 2009

C. F. RAMUZ, "FARINET ou LA FAUSSE MONNAIE", préface de Pascal Thurre, postface de Marianne Ghirelli





C. F. Ramuz, Farinet ou La Fausse Monnaie,
Les Amis de Farinet-Les Amis de Ramuz, 1999.

Pour cette édition, nous recommandons tout spécialement le paratexte qui éclaire les relations entre le personnage du roman et son modèle réel (préface), ainsi que l'importance littéraire de cet ouvrage original dans l'ensemble de l'oeuvre (postface).

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Extrait de la première page du roman:

"- Oui, a continué Fontana, parce que je dis, moi, que son or est meilleur que celui du gouvernement. Et je dis qu'il a le droit de faire de la fausse monnaie, parce qu'elle est plus vraie que la vraie. Est-ce que, ce qui fait la valeur des pièces, c'est les images qui sont dessus, ou quoi? ces demoiselles, ces femmes nues ou pas nues, les couronnes, les écussons? ou bien les inscriptions [...] ou bien [...] les chiffres qu'y met le gouvernement? Les inscriptions, on s'en fout, pas vrai? et les chiffres aussi, on s'en fout. [...] Le gouvernement vous dit: "Cette pièce valait tant; eh bien, maintenant, elle vaudra tant..." [...] C'est moins honnête que Farinet, les gouvernements, parce qu'à lui, ce qu'on lui paie, c'est en quoi ses pièces sont faites et, à eux, c'est ce qui est dessus..." (p. 21).

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On apprécie d'autant plus l'humour suisse qui a permis que l'effigie de Ramuz figurât sur le billet de 200 francs! Cf. certains messages précédents de ce blog sur "le prix de la célébrité"...


dimanche 12 avril 2009

C. F. RAMUZ, "PARIS, NOTES D'UN VAUDOIS", préface d'Etienne Barilier























La tour Eiffel, oct. 2008
(photo L. Jouannet)

Paris, notes d'un Vaudois
préface d'Etienne Barilier,
éd. les Amis de Ramuz, 2000.
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Ecrit et publié en 1938 en Suisse (chez Mermod et à La Guilde du livre), ce texte évoque l'arrivée à Paris du "petit Vaudois", venu en France en 1900 pour une thèse sur Maurice de Guérin - qu'il n'écrira jamais: "J'étais venu à Paris pour six mois, j'y suis resté, avec quelques absences, plus de douze ans." (p. 55).
Sa qualité de Vaudois, affichée avee ostentation dans le titre, et rappelée avec une douce ironie au fil du texte, lui donne la faculté de regarder Paris avec un oeil à la fois familier et critique, admiratif et original. Se fondant mieux dans la foule que le Persan de Montesquieu, il en a cependant la pertinence et l'impertinence...
N. B.: Nous avons rappelé dans le Bulletin 29, ( p. 56, et image 7 du cahier iconographique), que l'édition Gallimard de 1939 supprime le sous-titre (sur la couverture) pour ne conserver que le mot PARIS: cette manière de censure dissimule le projet autobiographique, et la spécificité assumée du regard.



Extrait: ["La tour Eiffel"]
En 1938, Ramuz se réjouit que Paris soit "une ville à la taille de l'homme [...]. Ni le Louvre, ni le Palais-Bourbon, ni le Luxembourg ne dépassent de beaucoup en hauteur une maison de sept ou huit étages. Et il y a bien la tour Eiffel, mais voyez le miracle (car on avait crié au sacrilège et le sacrilège ne s'est pas produit), c'est qu'elle est transparente; ce n'est pas une construction de pierre opaque, elle est comme une fumée qui monte tout droit dans les airs. C'est la fumée du feu d'Abel; on voit au travers le soleil rougir et descendre. C'est un tricotage, c'est un ouvrage de vannerie, c'est fait de mailles lâches, de noeuds qui ne sont reliés entre eux que par des fils presque invisibles; ce n'est pas un ouvrage terrestre, c'est un ouvrage aérien." (p.72).




C. F. RAMUZ, "LE VILLAGE DANS LA MONTAGNE", préface de C. Morzewski

C. F. Ramuz, Le Village dans la montagne, préface de Christian Morzewski, éd. Les Amis de Ramuz, 2001.
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Notre édition ne reproduit pas les 170 estampes d'Edmond Bille de l'édition originale (Payot, 1908). Cette dernière se vend 430 euros, sur un site spécialisé... avis aux amateurs bibliophiles!
Il s'agissait, en effet, d'une oeuvre de commande pour un livre d'art sur "La Montagne valaisanne". Pour préparer ce texte, Ramuz va séjourner à plusieurs reprises dans le Valais, découvrir la "vraie montagne", pendant deux ans:
"On voit quel miel (immédiat et ultérieur) Ramuz a pu faire de ces choses vues, de cette matière de Valais dont la charge poétique révélée par son art submerge parfois le lecteur sous une déferlante d'images [...]" (Préface, p. 15).
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Exemple d'un passage dont on voit le miel que l'auteur en fera:
"On dit que souvent ces bergers de moutons, à cause qu'ils sont ainsi tout seuls dans la montagne, deviennent méchants. [...] Ils se mettent à aimer à faire souffrir pour faire souffrir, c'est comme un besoin qui leur vient. Et les autres garçons ont peur d'eux, quand ils redescendent à l'automne.
Peut-être que l'homme a besoin de l'homme. Et puis, quand on est ainsi tout seul, on n'a rien d'autre à faire qu'à tout le temps penser.[...] Peut-être également qu'il y a des mauvais conseils dans toutes ces roches autour d'eux, car elles ne nourrissent personne, ayant seulement de l'orgueil." (pp. 110-111).
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La préface de C. Morzewski aide parfaitement à repérer les qualités de ce texte qu'elle éclaire par des rapprochements nombreux avec le Journal et la suite de l'oeuvre.

samedi 11 avril 2009

C. F. Ramuz: le prix de la célébrité (suite)...

Ce document nous a été enoyé par un des Amis qui suit notre blog.
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Dans cette "mise en abyme", C. F. Ramuz paraît encore plus pathétiquement prisonnier de son image que sur le billet lui-même (que nous avons publié précédemment).
N.B.: Bravo! On les remarque, dans la classe, ceux qui suivent...

jeudi 9 avril 2009

C. F. RAMUZ, "BESOIN DE GRANDEUR", préface de Jacques Chessex, 2006



Le texte de Ramuz est, en effet, sévère et exigeant:
"Vous vous êtes toujours laissé faire, paysans de chez nous. [...]
Si vous nous parliez une fois au nom de ce que vous aimez ? [...]
Est-ce qu'il ne serait pas possible de situer le but de votre vie dans autre chose que de devenir riches, et étant riches, plus riches encore, est-ce qu'il n'y a pas d'autres grandeurs ? (pp. 128-9)
[...]
L'homme trouvera sa plénitude dans le sacrifice complet de sa personne au progrès de l'humanité, ne progressant lui-même qu'en elle, et à travers elle; ses propres gains ne figurant dans l'addition qu'en vue de l'augmentation du total." (p. 136)
Ce texte reprend celui des Oeuvres complètes, Mermod, 1941.

mardi 7 avril 2009

"Petite collection": C. F. RAMUZ, "SALUTATION A LA SAVOIE", "SYMETRIE suivi de L'ENFANT"


1°) Salutation à la Savoie & autres textes:
* "Salutation"... (in Ecrits du Nord, nov. 1922):
"[...] de derrière les murs du port, on voit seulement sortir tous ces mâts, comme un petit bois qui aurait séché, qui aurait perdu ses feuilles et ses branches, montrant encore un peu de couleur [...] - mais c'est seulement de plus haut qu'on découvre les coques noires tellement serrées l'une contre l'autre que les ponts sont comme un seul pont, un grand plancher où on pourrait danser." (p. 23).
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* "Pensée à la Savoie" (in La gazette de Lausanne, 18 mars 1915):
" [...] - pays d'en face de chez nous, est-ce qu'on pense assez à toi?
Rien qu'un peu d'eau nous sépare de lui, qui est si vite traversée; pourquoi faut-il que la pensée ne puisse pas communiquer?" (p. 28).
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* "Le lac désert" (in Le Figaro littéraire, 5 mai 1942):
"Et hélas, aujoud'hui, ce lac est tristement désert, lui qui devrait pourtant réunir et relier [...]. C'est seulement de l'eau." (p. 36).

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2°) Symétrie (paru en 1914):
[Ramuz semble s'adresser à sa fille, née en 1913]
" Ô déploiement de fraîcheur! c'est bien que tu t'augmentes en vie. [...] Et, quand tu te manifestes autrement que silencieuse, [...] ce sont de longues sourdes plaintes ou des cris, comme les mourants.
Mais, là, encore, je te lis, et, si c'est l'agonie** pour toi, c'est l'agonie en sens contraire. Eux, ils luttent contre la mort; toi, tu luttes contre la mort. Mais, tandis que pour eux, quoi qu'ils fassent, elle monte, pour toi de plus en plus elle s'abaisse, elle s'écarte, ayant déjà laissé s'épanouir vers en haut l'éclat de ton grand oeil ouvert." (pp. 25-26).
[** L'étymologie du mot est le grec agôn qui signifie "lutte".]
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L'Enfant (daté des 9-10 février 1920):
[Premières lignes du texte]
" Le petit enfant, assis sur un carré de toile à matelas dans le pré, tend la main vers un cerisier qui est bien à quarante pas de lui.
Ayant refermé sa main, il s'étonne qu'elle soit vide.
Il nous faut apprendre le monde depuis son commencement." (p. 37).
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Rappel:

Etudes critiques: RAMUZ CHEZ REY-MILLET, de Stéphane Rochette



Hommage à Ramuz dans le Salon de Saint-Jeoire:

"La Beauté sur la terre"
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Détails du premier numéro de notre nouvelle collection: "Etudes critiques"


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Pour la route, nous reprenons la citation de la 4e de couverture:


"Ramuz est toujours un personnage étonnant, qui nous console de beaucoup de choses, et de beaucoup d'hommes." (Constant Rey-Millet)












dimanche 5 avril 2009

"Bis repetita placent": liste de nos publications...

VUE GENERALE
(des "détails" de ces ouvrages
seront présentés dans les messages ultérieurs)
(cliquer sur la liste pour l'agrandir
- comme pour toute les images de ce blog)
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Cette liste a été publiée début février, et certains ne l'ont peut-être pas vue...
Pour les membres de l'association, des tarifs spéciaux sont établis (franco de port). Pour tout renseignement, s'adresser au Président:

samedi 4 avril 2009

Le prix de la célébrité?

Les commentaires sur l'épisode du collectionneur indélicat, se ruinant pour des livres de Ramuz, ont été assez nombreux. Voici, pour information, le fameux billet de 200 francs suisses à l'effigie de l'écrivain, qui a été évoqué par un internaute. Le pauvre Ramuz n'a-t-il pas l'air de se demander ce qu'il fait dans cette galère ?

vendredi 3 avril 2009

"Histoire du soldat": représentation annoncée


AVIS AUX MAYENNAIS (et plus si affinités):
La brochure du "Théâtre du tiroir" annonce une représentation de
HISTOIRE DU SOLDAT
(de Ramuz et Stravinsky)
JEUDI 23 Avril 2009
à BELGEARD (53), Salle des Fêtes, 20h 30.